Pourquoi la tartine tombe toujours du côté du beurre : La loi de Murphy expliquée à tous de Richard ROBINSON

Publié le par Hazel Soe E.

Rappel des faits :

    La "Loi de Murphy", ou "Loi de l'emm...bêtement maximum", nous guette nuit et jour, et dès le petit-déjeuner : vous lâchez votre tartine ? Elle tombe du côté du beurre.

Le reste de la journée n'est guère plus brillant : vous choisissez une caisse au supermarché ? Cette queue n'avancera plus. Vous portez un colis dans chaque main ? Votre nez se met à gratter. Vous sortez du salon pendant un match de foot ? C'est là que votre équipe favorite marque son seul but.

Renseignez-vous autour de vous. Parents, amis et même ennemis : nous sommes tous des victimes.

Grâce à ce livre, vous connaîtrez enfin les ressorts secrets, et très scientifiques, de cette loi implacable et universelle...

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L'accusé a-t-il quelque chose à ajouter pour sa défense ?

À la maison :

    "Cela fait vingt ans qu'un objet lourd, laid et inutile traîne au fond d'un placard. Deux jours après l'avoir jeté, vous en avez désespérément besoin. Ah, les merveilles du capharnaüm, plein de choses qui serviront peut-être un jour. Maintenant complètement oubliées, car vous avez remisé la boîtes de pellicules photo, le pot rempli de crochets à rideaux, le paquet de fusibles et les colliers de serrage de façon expéditive, sans que la moindre trace mnésique de ces objets puisse se faire dans votre cerveau. Vous avez par conséquent tout oublié. Seul le fait de les jeter permet d'en créer un souvenir. Trop tard, bien sûr."

À propos de soi :

    "Quoi qu'on aime, c'est illégal, immoral ou ça fait grossir. L'excès de nourriture est un problème général que nous ne semblons pas en mesure de maîtriser. Le cerveau dont nous sommes équipés n'a pas beaucoup changé ces 100 000 dernières années. Nos ancê­tres mangeaient des feuilles, des racines, des noix et des baies, et ils chassaient quand ils pouvaient. Les chasseurs rentraient souvent bredouilles -la nourriture ne se trouvait pas dans les fast-foods, mais elle s'enfuyait très vite et elle n'était pas très facile à attraper. C'était une vie indubitablement dure, et notre cerveau était construit pour s'en accommoder; il poussait les premiers hommes à manger quand ils pouvaient car, souvent, ils ne le pouvaient pas.
Dans les pays occidentaux, on mange, comme on l'a toujours fait, car on ne sait jamais quand la prochaine famine va se produire. Mais notre cerveau brillant s'est arrangé pour que la famine ne se produise jamais. La conséquence malheureuse de cela, c'est qu'un tiers des habitants d'Amérique du Nord est officiellement obèse et que le reste du monde ne demande qu'à leur ressembler. Pourtant, nous grignotons et picorons car c'est comme cela que nous sommes construits. Quelque chose devrait nous faire arrêter de manger, mais rien ne se produit. Nous attendons l'arrivée d'une réponse instinctive qui nous empêcherait d'avoir un petit creux.
Il existe en fait quelque chose qui est supposé jouer ce rôle. L'hypothalamus, au cœur du cerveau, surveille le taux de sucre dans le sang. Lorsque ce niveau est élevé, il envoie l'information de satiété au cerveau supérieur. Mais ce cerveau supérieur ne fait rien de cette information. Le lien ne se fait pas, car notre cerveau n'est pas adapté au monde qu'il a créé. C'est la loi de Murphy : nous nous transformons en caricatures d'humains, car nous ne faisons pas le lien entre le fait de manger et le fait de gonfler au niveau pro­fond, instinctif. "

Au travail :

    "Ne faites jamais remarquer à un ordinateur combien vous être pressé(e). L'animisme nous fait attribuer des propriétés animales - humaines, même - à tout, en particulier à ces satanés ordinateurs, qui savent exactement à quel moment vous allez sauver vos fichiers, et déci­dent de planter une microseconde avant. Comme Scott Adams, le créateur de Dilbert, le fait remarquer, les merveilles technologiques comme les ordinateurs ont été créées par des génies, puis confiées à des idiots comme vous et moi, qui passent leur temps à se débattre avec.
L'Homme post-paléolithique, avec sa science naïve et son cer­veau préprogrammé pour l'animisme, ne peut que se mettre à dan­ser autour de la géniale création qui vient de planter sans raison en hurlant: «Quoi ?!?!? Comment peux-tu me faire çaaaaaaaaaaaaaa !!!!!! Rends-moi mes fichiers!! S'il te plaaaaaaaaaaaaît !!!! Je serai toujours gentil(le) avec toi si tu reviens comme avant, juste pour cette fois ... »
"

À propos des objets récaciltrants :

    "Les objets se conduisent mieux quand on leur crie dessus. Les jurons marchent vraiment. Faites-en une bonne démonstration à une clé, un écrou et des freins de vélo, et ils s'assembleront en un rien de temps.
La psychologie des jurons reste inconnue. On dit qu'ils relâchent les tensions, mais il faudrait un projet de recherche pour compren­dre comment, où et pourquoi. Tout comme le fait d'éternuer dégage les sinus, un juron soulage le cortex et lui permet de traiter la tâche en question plus efficacement. Cela serait cependant une erreur de dire que ce sont les insultes qui ont assemblé les pièces de votre vélo, car nous entrerions dans le domaine de l'animisme. Cela pourrait nous conduire à des conceptions erronées sur toutes sortes de choses."

En extérieur :

    "Les feux de circulation sont toujours rouges quand vous êtes pressé(e). Revoilà l'amygdale. Comment un objet aussi inanimé qu'un feu de circulation peut-il conspirer contre vous? Je suppose que l'amygdale n'a pas tout à fait tort cette fois - les feux de circulation dans le centre des villes sont en général synchronisés sur plusieurs carrefours. Les feux permettent aux voitures de circuler à environ 30 kilomètres à l'heure et donc, à condition que vous ralentissiez, vous aurez tous les feux au vert. (J'ai moi-même conduit le long de la rue Euston à Londres, qui compte 14 feux tricolores, à une vitesse cons­tante de 30 kilomètres par heure, et ils sont tous passés au vert devant moi.) Mais, lorsque vous êtes pressé(e), vous passez votre temps à accélérer, à freiner au feu rouge suivant, à accélérer encore et à bloquer vos roues au feu suivant ... Au final, votre vitesse moyenne est, bien sûr, de 30 kilomètres par heure. Mais votre cerveau voit des conspirations de la part des feux tricolores partout.
Il est vrai que, d'une façon générale, vous avez plus de chances d'arriver à un feu rouge que vert: environ deux fois plus. Les carrefours modernes sont souvent équipés de programmes spéciaux qui permettent aux piétons de traverser, si bien que les feux sont rouges à peu près les deux tiers du temps.
"

§§§

Verdict :

    Absolument indispensable ! Ce livre est LE guide de survie pour moi qui écrit, pour toi qui nous lit, pour nous tous, homo occidentalis dans notre société moderne et ultra-mécanisée. Car - qui oserait dire le contraire ? - nous sommes entourés d'objets, de trucs, de bidules, de machins qui semblent s'être tous liguer contre nous humains (êtres supérieurs) et semblent nous mener une lutte dont le mot d'ordre est "PAS DE QUARTIER !".

    Ce qu'il y a de bien avec Pourquoi la tartine tombe toujours du côté du beurre : La loi de Murphy expliquée à tous c'est qu'il s'agit ici d'un livre de vulgaristion des sciences, c'est-à-dire que l'auteur a pris le pari de nous expliquer les moindres petites choses de la vie avec une grande pédagogie mais tout en restant "scientifique". Une bonne partie du livre est à juste titre une présentation du cerveau (car c'est lui le fautif, et non pas la tartine !) et des interactions chimico-hormonales qui s'y déroulent lorsqu'un de vos cinq sens est sollicité. Ce livre est accessible à tous, et, qui plus est, très drôle.

Publié dans Sur les rayonnages

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